Un jour, un professeur pour mesurer la faiblesse de l’esprit humain fit une expérience. Il dit à ses élèves quand le prochain retardataire rentrera, je vous demanderai de quelle couleur est la chemise de ce dossier et, bien qu’elle soit bleue, vous me répondrez rouge.

Ainsi quand un élève entra en ignorant tout de cette consigne, le professeur commença à interroger les élèves.

Après avoir posé la même question à quelques élèves, il interrogea à notre retardataire, un peu interloqué. Mais il fit la même réponse que les autres :  rouge !

Peut-être parce qu’il s’est mis à douter, peut être parce qu’il n’osait pas remettre en question ce que pensait la majorité ou l’autorité du professeur, toutefois il céda au conformisme…

Miser sur cette faiblesse c’est exactement ce que fait le Maire de Bastia. Il veut user de l’autorité de sa parole de 1er édile de la ville pour imposer sa vérité au détriment de la Vérité.

Ainsi, quand interrogé par Corse Matin sur l’augmentation du prix de l’eau, il évoque le rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) en le réinterprétant et en misant sur le fait que personne n’ira le consulter pour le contredire sa parole de Maire.

Ainsi, il dit « on se serait bien passé d’une telle augmentation mais nous n’avions pas d’autres choix. Pour ne pas augmenter d’un coup, il aurait fallu le faire progressivement mais cela n’a pas été fait avant nous »

C’est faux ! le rapport de la CRC en page 27 «Les tarifs ont évolué, ils se rapprochent de la moyenne nationale et sont comparables à la moyenne relevée en Corse »

Il affirme également « on s’est retrouvé face à un budget en déséquilibre, ce qui est interdit car aucune hausse n’avait jamais été répercutée »

Ce qui est encore faux ! La CRC le dit très clairement en page 43 et 44 de son rapport. Elle explique l’origine du déséquilibre :

« La régie inscrit des recettes fictives d’emprunts pour équilibrer la section. Cette pratique méconnaît le principe de l’équilibre réel du budget défini à l’article L. 1612-4 du CGCT 

Face à l’épuisement de la ressource, la régie a repris en 2020 les provisions constituées en attente du transfert des immobilisations en provenance de la CAB afin d’assurer le financement de la section d’investissement.

Le choix opéré par la régie remet en cause la sincérité et l’équilibre réel du budget au sens de l’article L. 1612-4 du CGCT. Il affecte l’appréciation de la situation financière du budget annexe, par un apport de recettes supplémentaires de près de 3 M€, soustraites à leur affectation initiale. »

Concernant la tarification sociale de l’eau qui n’est pas mise en place. Pierre Savelli explique que « C’est très compliqué. Beaucoup s’y sont essayés mais les règles ne sont pas claires. On réfléchit aussi à la tarification progressive »

Là encore, la CRC est très claire en page 28 de son rapport, elle rappelle à la régie qui met en avant « des obstacles à sa mise en œuvre portent sur l’accès aux données nécessaires pour identifier les foyers bénéficiaires de la mesure sociale» que « les articles L. 2224-12-1-1 du CGCT et L. 115-2 du code de la sécurité sociale prévoient que les organismes de sécurité sociale et ceux chargés de gérer l’aide au logement et l’aide sociale fournissent aux services chargés de la mise en œuvre d’une politique sociale de l’eau les données nécessaires pour identifier les foyers bénéficiaires »

Concernant, l’augmentation de la redevance du domaine public Pierre Savelli explique que les recettes « ne vont pas abonder le budget général mais financer des actions en faveur du social »

Mais à propos des aides sociales, parlons en ! Le centre communal d’action sociale de la ville de Bastia a enregistré, en 2022, des charges de personnel de 1 233 646,27 € contre 616 000 € début 2018 soit une augmentation de 100%.

Parallèlement, 479 foyers ont bénéficié de soutien financier ou alimentaire (tous les dispositifs compris) contre 961 en 2015, alors que la situation sociale ne cesse de se dégrader…

Cela fait maintenant, 9 ans, soit un mandat et demi, que Femu a Corsica a pris les rênes de la ville. Et, le Maire en est toujours à accuser « ceux d’avant » pour les décisions qu’il prend et qui nuisent au pouvoir d’achat des Bastiais.

Pierre Savelli administre comme s’il était dans l’opposition en continuant à critiquer une majorité qui n’est plus aux affaires depuis 2014.

Plus les années passent, plus cette excuse devient ridicule mais peu importe c’est le Maire qui le dit et il considère que sa parole est d’or et ne souffre d’aucune contestation.

Il nous faut oser remettre en question ce que nous entendons. Il nous faut oser faire entendre notre voix. C’est à ce prix que nous pouvons changer les choses et faire de Bastia une ville plus juste et plus solidaire