Carburants en Corse : la régulation gagne du terrain

Mardi, après deux jours passés à Ajaccio pour raisons professionnelles (Eh oui ! j’ai une vie en dehors des carburants… si, si !), je reçois un coup de fil du député Paul-André Colombani.

Il me demande si je peux être à Bercy le lendemain, à midi.

Le genre de question à laquelle on dit “oui”, et ensuite on se demande comment on va faire.

 Je saute dans une voiture, direction Bastia.

J’arrive tard, je dors trois heures, et me voilà dans l’avion de 7h pour Paris, avec les yeux qui piquent et le cerveau encore en mode brouillard.

 À Paris, je retrouve le député et son attaché parlementaire.

On prépare l’entrevue : la régulation, ce serait l’idéal… mais on sait très bien que pour l’instant, pour Bercy, c’est un peu Voldemort : “le-mot-frappé-de-malédiction”.

 12h, Bercy.

En face de nous : ce fameux dogme selon lequel “seule la libre concurrence fixe les prix”.

Il a fallu calmer cette fiction en rappelant quelques vérités : un marché verrouillé, une concurrence de façade, et une grande distribution qui, comme outre-mer, n’a aucune envie de vendre du carburant en Corse.

De fil en aiguille, on négocie, on argumente, on insiste.

Et à 13h, une porte s’entrouvre enfin : l’idée d’une mission confiée au député.

 Elle aura pour objectif d’« étudier la possibilité de déployer le SP95-E10 en Corse », mais surtout d’« analyser la pertinence économique, l’impact sur les prix et la faisabilité juridique d’un mécanisme de réglementation des prix ».

 Hier, lundi, cette mission est officialisée.

La régulation s’invite par la petite fenêtre. À nous maintenant d’ouvrir en grand la porte du marché insulaire.

 Il y a encore beaucoup de travail, beaucoup d’obstacles, beaucoup de résistances aussi.

Mais il y a une chose qui ne manque pas : l’envie de ne rien lâcher pour défendre l’intérêt général des Corses.


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